Les travailleuses et travailleurs du sexe méritent des services de thérapie, d’évaluation et de diagnostic fournis par des psychologues qui voient le travail du sexe comme une forme de travail, affirment les droits humains des travailleuses et travailleurs du sexe en soutenant la décriminalisation complète du travail du sexe et respectent l’autodétermination des travailleuses du travailleurs du sexe. En d’autres termes, le personnel clinicien doit croire que les travailleuses et travailleurs du sexe ont la capacité de gérer leur vie et de prendre des décisions éclairées concernant leurs soins. Cela va de soi! 

Ma vision du travail du sexe

Je considère le travail du sexe comme n’importe quelle autre profession dans un contexte capitaliste, avec quelques différences importantes abordées ci-dessous.

Je reconnais la stigmatisation, la discrimination et la criminalisation vécues par les travailleuses et travailleurs du sexe et leur impact sur notre santé mentale et notre bien-être. Trop souvent, on dit aux travailleuses et travailleurs du sexe que nous éprouvons des symptômes en raison de notre implication dans le travail du sexe; un lien de causalité est établi entre le travail du sexe et le problème qui nous préoccupe. Cependant, les symptômes peuvent être causés par une panoplie de facteurs différents tels que les traumatismes remontant à l’enfance, la neurodivergence, les difficultés interpersonnelles, l’expérience d’un événement important (séparation, divorce ou planification familiale) ou des problèmes d’ordre systémique tels que la putophobie, l’homophobie, la transphobie, le sexisme, le racisme et le capacitisme.

Le féminisme et le travail du sexe

Certaines féministes, généralement des féministes radicales exclusives des travailleuses du sexe et/ou des féministes radicales trans-exclusives (SWERF et/ou TERF), perçoivent le travail du sexe comme une forme de violence à l’égard des femmes. De leur point de vue, l’ensemble des travailleuses du sexe sont des victimes de la violence masculine. Je ne partage pas cette conception du travail du sexe. Au contraire, comme bien des activistes des droits des travailleuses et travailleurs du sexe, je pense qu’il existe un éventail de personnes au sein de l’industrie du sexe, dont certaines ont été victimes et d’autres non.

Je comprends que les travailleurs du sexe sont vulnérables à la violence en raison de problèmes systémiques, tels que les lois contre le travail du sexe et la putophobie. J’adopte une perspective systémique dans mon travail avec les travailleuses et travailleurs du sexe et j’utilise des approches fondées sur des données probantes pour traiter la détresse mentale, comme la psychothérapie psychodynamique, les thérapies fondées sur l’attachement et la mentalisation et la thérapie centrée sur les émotions. J’ai formé plusieurs psychologues et spécialistes en santé sur l’emploi de cette approche, dont beaucoup travaillent au CFIR.

La diversité des travailleuses et travailleurs du sexe

Je reconnais également que le travail du sexe n’est pas pratiqué exclusivement par les femmes. Si les femmes cis et trans représentent la majorité des personnes actives dans l’industrie du sexe, les travailleurs du sexe masculins et trans ont également besoin de consulter des spécialistes en santé mentale qui comprennent leur réalité. Je m’engage à comprendre l’étendue des expériences des personnes pratiquant le travail du sexe.Si vous êtes un ou une travailleur·se du sexe et que vous aimeriez obtenir des services de santé mentale, n’hésitez pas à contacter le CFIR afin de prendre rendez-vous pour une consultation gratuite avec l’un ou l’une de nos conseiller·ère·s, travailleuses et travailleurs sociaux, psychothérapeutes ou psychologues qui ont suivi une formation avec moi pour fournir des soins adaptés sur le plan culturel aux travailleuses et travailleurs du sexe. CFIR propose des services à coût réduit aux personnes éprouvant des difficultés financières. N’hésitez pas à me contacter pour en savoir plus!

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